Nous passâmes donc la nuit chez
Ardnis. Lors de notre dernier voyage, nous avons dormi en Hongrie chez une
famille hongroise (Dorka’s familly !). Nous avons pu vivre parmi eux,
manger des repas plus traditionnels que le mac do habituel … Nous pensions
arriver pareillement dans une famille Islandaise réunie et profiter ainsi d’une
immersion plus profonde dans la vie
Islandaise. Malheureusement, nous ne vîmes jamais quelqu’un d’autre qu’Ardnis
ou son frère dans la maison. En effet, son père, pêcheur de son métier était
parti en mer depuis plusieurs jours et n’était pas censé arriver avant notre
départ prévu dans deux jours… Sa mère quant à elle tenait le restaurant de la
ville et ne rentrait que le soir tard. Peut-être que la maison vide
représentait bien la famille Islandaise les jours de travail ? En effet,
les Islandais travaillent parfois jusqu’à 80h par semaines pour gagner leur
vie. Les longs jours d’été leur permettent de travailler très tard. Nous qui
râlons avec nos longues 35 heures sommes un peu hors-jeu face à eux ! On a également remarqué que la moyenne d’âge
des travailleurs (caissier(e)s, réception d’hôtel, … ) était très basse !
De plus, ils paraissent la plupart beaucoup plus jeune qu’ils n’y paraissent.
On pourrait croire que certains ont 15 ans…
Le port |
Nous avons profité de l’excellent
temps pour visiter le village. Comme d’habitude, personne. Juste des oiseaux,
le bruit des vagues… Le soir nous avons mangé au restaurant avec Arndis. La
journée s’est terminée par une première nuit depuis notre arrivée dans un bon
lit bien chaud et douillet. On pourra remarquer que le sol des maisons est
perpétuellement chauffé et visiblement même en été (il fait pas supra chaud en
même temps…)
On peut voir dans le fond de la neige sur les montagnes ! |
Le lendemain, cap sur
Olasvik ! Nous marchâmes le long de la route pendant environ une heure
jusqu’à ce qu’un fermier ne parlant pas Islandais nous dépose à 5Km de Olasvik.
La route était magnifique ! A notre droite l’océan, à notre gauche une
énorme falaise.
Les moutons Islandais. Ils peuvent se balader librement dans les montagnes. Prenez gare à ne pas les écraser quand ils restent en plein milieu de la route ! |
Pendant pas mal de temps, nous
avons suivi l’éternelle route sans croiser de voiture pour nous croiser. C’est alors que nous avons découvert un
cauchemar dont les guides touristiques ne parlent pas. Quelque chose qui guette
les promeneurs inconscients se baladant le long des routes Islandaises non-loin
de la mer… Les hordes de sternes arctiques. Les sternes arctiques sont de
magnifiques oiseaux blancs. Ces oiseaux sont ceux qui voyagent le plus au
monde : ils traversent tout simplement toute la planète en allant de
l’arctique à l’antarctique ! Ces incroyables oiseaux se posent comme
beaucoup d’autres en Islande pour se reproduire avant de repartir. Ils pondent
de un à trois œufs seulement et logent près de la mer mais pas sur les
falaises. Contrairement aux pigeons, ces oiseaux sont extrêmement agressifs et
protecteurs vis-à-vis de leur progéniture. Quiconque passe à côté de nids
(notez que les sternes sont très rarement seules) se verra attaqué méchamment
jusqu’à ce qu’il soit vraiment loin des nids.
Avant l'attaque. |
La Sterne Arctique [ jameschevreuil.fr] |
Forcément, il fallait que les
sternes nichent de chaque côté de la route… Résultat : impossible
d’échapper aux attaques de sternes. Tout d’abord, il y a 2/3 sternes qui s’envolent
après nous avoir vu. Elles viennent ensuite nous voir et décident si ou non
nous sommes gentils (généralement nous étions méchants.). S’ensuit un horrible
cri rauque et strident réveillant toutes les autres sternes qui s’envolent
progressivement vers nous en nous fonçant dessus en imitant le bruit… d’une
mitraillette disons. Pour nous protéger, nous mettions nos capuches,
écharpes… Ce tourbillon d’oiseaux durait
environ 10 minutes par banc de sternes et je peux vous dire que c’était très
long, surtout quand on pouvait apercevoir le prochain nid de Sternes à quelques
mètres… Heureusement, un couple d’Italiens nous a pris en stop jusqu’à Olasvik
et nous ont peut-être sauvé la vie.
Olasfvik : Ce village
possède une église étrange, un cimetière, une station essence et un magasin à
l’autre bout de la ville.
Pour trouver des feuilles pour rouler du
tabac, j’ai dû faire environ 2/3 fois ces magasins pour me rendre compte que
les Islandais achètent leur tabac dans n’importe quel magasin. En effet, les caisses
disposent d’un tiroir magique contenant tout ce qu’un fumeur peut rêver. Par
contre, leur choix ne semble pas énorme. J’ai réussi à trouver le dernier
paquet de filtres qui semblait déjà ouvert, les feuilles ne se trouvent que par
paquet de 50. Je connais donc par cœur les rayons de ces magasins à présent… A
part cela, pas grand-chose à faire qu’apprécier la tranquillité du village et
ses décorations de Noël encore présentes…
Olafsvik |
Nous partîmes après s’être
restaurés (grâce à de délicieux sandwichs au pain ! Nan j’déc, y avait du
fromage à Cheeseburger) direction Hellissandur.
Dès la sortie de la ville, un vieux couple (ou un couple de vieux, je ne
sais pas depuis quand ils étaient ensemble en fait) nous a directement pris en
stop. Ils ne nous ont pas beaucoup parlé alors je ne peux pas beaucoup vous en
parler… Le chemin fut bref.
Hellisandur : Un nom qui
pourrait nous faire penser aux douces chansons de Sigur Ros. A part cela,
encore moins de choses à faire ici. Peu ou pas de voiture, une brume pesante
amplifiait le bruit du vide. Nous avons tout de même rencontré un chat roux, ce
qui nous a pris plusieurs minutes à le caresser <3 . L’Islande est sûrement
un pays où les chats sont les bienvenus et peuvent se balader à leur guise où
ils veulent. Même à Reykjavik nous en avons croisé plusieurs ! (ce qui est
plutôt rare dans une « grande » ville …) Notre seule occupation
fut de s’arrêter boire un café –hors de prix- dans un restaurant chelou – comme un épisode psychédélique de Twin Peaks
-. Nous sommes repartis peu de temps
après vers Arnarstrapi (dites Astrapi si vous n’aimez pas lire tous ces
« R » partout.)
Hellisandur |
Le chemin vers Arnarstrapi fut
long. Rares étaient les voitures passant par là et les quelques que nous voyons
ne voulaient pas nous prendre. Nous avons donc marché dans les plaines desertes
de rochers volcaniques durant environ deux heures... Un brave Islandais
rentrant du travail voulant aller se promener à Arnarstapi nous a volontiers
accepté dans sa voiture.
En fait, le bord de la péninsule
de Snaeffelsness fait le tour d’un ancien volcan ayant craché sa lave tout
autour de lui. Ceci est très bien visible sur une vue satellite.
Reykjavik commence à être loin derrière nous. |
Arnarstrapi possède une
guesthouse qui fait restaurant, bar… et un magnifique port. Suivez le petit
chemin près du port pour arriver près d’énormes falaises où de nombreuses
mouettes se sont installées.
Une fois au bout de ces falaises,
d’immenses champs de lave comme sur la route entre Hellisandur et Arnarstrapi…
La ballade dure environ 2h. Le chemin de ballade nous a emmené à Helldur.
Village de trois maisons, un restaurant à la sortie de la promenade pour les
voyageurs épuisés ainsi qu’une dizaine de mouettes. Il se faisait tard. Pas de temps pour une
pause, nous avons donc préféré sortir du village pour rejoindre Grundarfjordur
au plus vite. Un chemin de 2km nous attendait pour sortir du village et
rejoindre la route longeant Snafelsness. Les voitures devenaient rares, nous
commencions à devenir plutôt fatigués… Un couple venant de je-ne-sais-plus-où
(la nationalité semble importer en auto-stop. C’est souvent la première
question que l’on nous pose avec « depuis combien de temps êtes-vous en
Islande ? ») Nous a déposé à
Arnastapi, ce qui nous arrangeait un peu pour rejoindre Grundarfjordur. Leur voiture était totalement pleine mais il
restait un peu de place sur le lit qui était dans leur voiture. Entre trois
sacs et deux oreillers, nous avons été téléportés devant Arnastapi. A ce
moment-là, le vide. Plus de voiture, plus personne pour nous emmener. Le soleil
commençait à passer derrière les montagnes et laissait derrière lui un vent
froid glacial. A 20h30 précisement, on a appelé Arndis pour lui dire qu’on
était coincé à 60Km de Grundarfjordur. Elle nous a aidé assez spontanément et
nous a envoyé son frère qui est arrivé une longue heure après.
Le chemin du retour fut un peu
une grande libération. Peut-être aussi parce qu’en traversant la montagne nous
avons pu retrouver le soleil ! Cependant, c’est aussi à ce moment-là que
j’ai compris que les Islandais conduisaient un peu comme les Vosgiens dans les Vosges :
rapidement. On reconnait facilement un Islandais par sa conduite rapide et
maitrisée. Tellement qu’ils conduisent même parfois sans les mains, en
regardant le paysage, en mangeant… Ils ne ralentissent rarement avant un virage
ou une montée qui ne permet pas de voir ce qu’il y a derrière… C’est un peu un
tour de manège gratuit.
De retour a Grundarfjordur,
affamés et terriblement fatigué. Certes, nous avons fait grosso lomo le tour de
Snaeffelsness, mais nous nous sommes tout de même plus ou moins égarés…
Le lendemain, direction
Stickysholmur pour prendre le ferry. Comptez 4.950 ISK par piétons (sans
voiture.) ce qui correspond à environ 30€. Nous avons dit au revoir à Ardnis
vers 11h45 car elle avait un rendez-vous. Je n’ai pas vraiment compris ce
qu’elle devait faire. Nous étions sur la route vers midi en recherche d’une
voiture à attraper. Après environ 30 minutes et sûrement autant d’echecs, une
belle Islandaise nous a pris sur la route. Il s’agissait de la personne avec
qui Arndis avait rendez-vous ! Son ex est le capitaine du ferry que nous
allions prendre. Quand je disais que le monde Islandais était très petit !
=D J’ai pu d’ailleurs avoir une
bébé-conversation en Islandais avec elle, intéressée par mes (glorieuses)
compétences en Islandais ! C’est rigolo et imprononçable.
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