Nous prîmes donc le ferry depuis Stykkisholmur pour
rejoindre, 2 à 3 heures plus tard, Brjamslaekur, un lieu qui fait juste port et
café/guichet de billets de Ferry. Ce petit guichet est d’ailleurs tenu par une
vielle dame et ne possède aucun ordinateur. Juste des tas de papiers sur lequel
elle notait toutes les informations nécessaires pour connaître le nombre de
places disponibles dans le bateau. De vielle calculatrice-imprimante datant des
années 70 étaient posées un peu partout derrière le comptoir. Elle passait
visiblement sa vie à tricoter –comme beaucoup d’autres personnes tenant ce
genre de boutique – et tenter de vendre ses lainages.
La légende "in the middle of nowhere" pourrait sûrement s'appliquer à beaucoup de mes photos. |
Une fois déposés, nous fîmes du stop pour arriver à
Flokalundur, « village » disposant d’un hôtel et deson camping. Hôtel
hors de prix d’ailleurs. Comptez 1.500 ISK pour un petit-déjeuner et 500 ISK
pour profiter de la Wi-Fi pendant une misérable heure… Le camping était lui aussi très cher pour ce qu’il
ne possédait c’est-à-dire rien du tout à part une douche, des toilettes… le
minimum pour survivre quoi.
Tragique constatation : Les Westfjörds semblent être
envahis par les moucherons. Depuis le début du voyage, nous n’avons pas été
embêtés par ces petites choses, mais dès notre arrivée dans ce nouveau
territoire, nous passons notre temps à tenter de chasser ces maudites bêtes.
Berk, je préférais les Sternes…
Des moutons, partout. J’ai enfin compris à quoi servait les
pontons faits de barrières en métal situés souvent aux sorties de la
ville ! A délimiter une zone de passage aux moutons ! En effet, ces
stupides et mignons petits animaux ne peuvent pas passer ces pontons sans
risquer une mort certaine (j’exagère sûrement un petit peu. Mais ils ne peuvent
réellement pas passer par ces endroits). Rien qu’en voyant à quel point ces
fichus pontons nous ralentissent, pauvres piétons que nous sommes…
Le lendemain matin, direction Latrabjarg ! La falaise
des macareux ! Notre premier stop nous emmena à nouveau vers Brjamslaekur. On a pris le temps de prendre
un café dans la petite maisonnette de la vielle dame tricoteuse avant de rencontrer deux Islandais partant
eux aussi vers Latrabjarg. L’un deux était professeur à Haskoli Islands, ma
future fac ! Professeur de Bio enseignant dans le département des sciences
naturelles, là où je vais aussi. Peut-être le reverrai-je ? Première
traversée des Westfjords. Vide, Hauteur, Désert, Grandeur sont les mots qui me
viennent à l’esprit pour décrire ces routes aussi impressionnantes que
désertiques. En effet, on peut voir sur
une carte que les routes des Fjörds de l’Ouest contournent sans cesse les
Fjörds. Du coup, la route ne fait que monter
sur une montagne, la traverser et en redescendre. En haut de la montagne, une
vue spectaculaire : Le gigantesque ravin d’un côté avec vue sur l’océan et
la montagne suivante, les monts enneigés de l’autre, et le désert devant. On ne
peut pas s’empêcher de penser aux routes désertiques des Etats-Unis en
parcourant celles-ci. Imaginez également
la peur potentielle en se faisant conduire par un Islandais sur ce genre de
route de graviers qui ne possèdent que très rarement des barrières protégeant
du vide…
Les deux Islandais nous ont déposés un peu en plein milieu
de nulle part. Entre Patreksfjördur et la route pour aller à Latrabjarg.
IN THE MIDDLE OF NOWHERE ! Et là, c'était pour de vrai. En plus, il faisait super chaud ! (Genre 15°C !) |
Peu de
temps après, nous étions repris par un couple de Suisses (côté Allemand).
Latrabjarg : Quel étrange endroit ! Il faisait
très beau, mais les terres sulfureuses non-loin de la falaise dégagent en
permanence une opaque brume. Cela mêlé au silence des macareux ainsi que celui
des visiteurs se taisant pour ne pas les effrayer donnait une ambiance très
spéciale. Un silence très paisible et mystérieux. Les macareux moines, de la famille de
pingouins vivent dans des terriers cachés sur les falaises. Très calme et peu
craintifs, ils se laissaient approcher de tout près ! J’ai été plutôt
surpris par leur taille. Les photos de guides ou celles que l’on peut trouver
sur internet ne donnent jamais vraiment d’échelle sur laquelle se baser pour
estimer leur taille. En réalité, ils sont vraiment très petits !
Je crois que c'est un de mes oiseaux préférés <3 |
En cadeau (décidemment, j'en fait trop !), une courte vidéo pour voir un Macareux en VRAI !
The awesome life of a puffin from Gabriel Rigby on Vimeo.
Non loin de la falaise des macareux se trouve un petit chemin longeant la falaise. On peut rencontrer une nouvelle « falaise à mouettes », comme à Arnarstapi (où se trouvent également des guillemots [de Brünnich, de Troïl, Pingouins Torda] et macareux silencieux.). Latrabjarg est le point le plus à l’ouest de l’Europe ! Au bout du fjord, on peut apercevoir le Snaeffelsnjökull. La balade dure environ 3 heures je suppose ? Nous n’avons pas vraiment vu le temps passer pour aller au bout du petit chemin…
Ce ne sont pas 500 mètres d'altitude qui vont me donner le vertige non non loin de là ! |
Une fois cette promenade terminée, on s’est rapidement mis
en quête de trouver une voiture pour nous emmener quelque part.
«- Where are you going ?
Anywhere but here. »
Nous voilà embarqués dans la voiture de deux Islandais
allant à Talknafjordur pour faire la fête du village. Le chemin fut plutôt
long. Toujours cette sensation de grandeur, de désert. On pouvait un peu se
croire sur les routes abandonnées des Etats-Unis avec le vieux rock de
l’auto-radio. Deux heures plus tard
environ nous nous arrêtâmes à Patreksfjordur acheter de l’alcool. En Islande,
l’alcool ne s’achète pas en supermarché ! Il s’achète dans les vinbuð :
des magasins tenus par l’état qui vendent uniquement de l’alcool surtaxé. Afin
de lutter contre l’alcoolisme qui devenait un véritable fléau sur l’île, l’Etat
a décidé de taxer tout breuvage où le taux d’alcool serait supérieur à 5%.
C’est ainsi qu’une mauvaise bière coûte ici 3€50. Je ne parlerai même pas du
prix d’une bouteille de vodka ! Les vins d’entrée de gamme sont
généralement vers 2500 couronnes, ce qui représente environ 15€…
Tálknafjörður : Village de 627 habitants en 2011. Il
n’y a pas grand-chose à faire ici. Un camping, une piscine, deux petits
commerces aux prix de station essence… On est arrivé à Tálknafjörður en fin d’après-midi (vers 17h, le mot
« fin d’après-midi » a un peu moins de sens en été en Islande… ) . Le
camping et la piscine sont étrangement totalement excentré par rapport au
village : il fallait marcher 10 / 15 minutes pour arriver au centre du
village !
On aperçoit l'immense ville au loin de cet immense chemin. |
Si les Islandais allaient dans ce petit village, ce n’était
pas pour rien ! C’était aujourd’hui le début des festivités du
village ! (Fêter quoi, je crois que eux-mêmes l’ignorent…). Pour fêter ceci,
ils font brûler un immense tas de bois sur le bord de la mer, boivent de la
bière, offrent de la soupe de poisson à ceux qui en veulent et font griller un
agneau le lendemain. Pour attendre la soirée, le village se teinte d’une
couleur enfantine : le village est divisé en plusieurs partie : les
bleus, les jaunes, les verts et les
violets. Ils doivent honorer leur couleur en décorant leur maison (et eux-mêmes
j’ai l’impression) de la meilleure façon qui soit. On pouvait facilement
deviner à quelle couleur correspondait chaque partie du village par la couleur
des petits drapeaux, ballons accrochés dans les rues, devant les maisons…
Après une brève visite du village, l’heure était celle de la
nouveauté ! Nous sommes allés nous baigner dans une de ces célèbres
piscines Islandaises, en attendant la fête.
En effet, l’Islande étant un pays volcanique, le sol regorge
d’énergie thermique ! Les piscines (toujours –ou presque ?-
découvertes) sont donc toutes chauffées. Le grand bassin aux alentours de 30°C
je pense, les petits bassins à 39/42°C. Un petit détail supplémentaire diffère
de nos piscines Française et vous le remarquerez à coup sûr en allant en
Islande ou en vous renseignant un peu sur le pays : Il est obligatoire de
se doucher totalement nu avant l’entrée (et la sortie) dans la piscine. J’ai lu
dans un autre blog qu’il y avait dans les piscines de Reykjavik des employés
postés à l’entrée des douches (communes) pour s'assurer que les gens se lavent
bien. N’ayant à l’heure actuelle testé que des piscines de petits villages à
personnel réduit, nous n’avons pas eu le droit au « regardeur ». Mais le panneau était bien clair. Un peu
étrange au début, on se demande si c’est pour de vrai ou non, et puis on finit
par s’y faire. Les Islandais n’ont pas
vraiment de pudeur dans les douches de leurs piscines je crois. En même temps,
c’est une question d’habitude !
"Classic Icelandic Naked Androgynous Diagram" On Iceland Express blog. |
A 21h, la flamme se reflétait sur le bord de l’eau. Jamais je
n’ai vu autant d’Islandais réunis en même temps ! La place du feu était
entourée par une centaine –sûrement plus – de personnes. L’ambiance était très conviviale.
Nous avons revu le couple nous ayant pris en stop quelques heures avant alors
que nous mangions notre délicieuse soupe de poisson. Malgré cette bonne ambiance, nous sommes
partis assez tôt nous coucher. On était en effet un peu isolés par rapport à ce
grand groupe d’amis. ..
Petite image aux couleurs appocalyptiques. En vrai, c'était plus pittoresque. |
Le lendemain, cap sur
Ísafjörður !
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