mercredi 1 août 2012

Les Westfjords (1/2)


Nous prîmes donc le ferry depuis Stykkisholmur pour rejoindre, 2 à 3 heures plus tard, Brjamslaekur, un lieu qui fait juste port et café/guichet de billets de Ferry. Ce petit guichet est d’ailleurs tenu par une vielle dame et ne possède aucun ordinateur. Juste des tas de papiers sur lequel elle notait toutes les informations nécessaires pour connaître le nombre de places disponibles dans le bateau. De vielle calculatrice-imprimante datant des années 70 étaient posées un peu partout derrière le comptoir. Elle passait visiblement sa vie à tricoter –comme beaucoup d’autres personnes tenant ce genre de boutique – et tenter de vendre ses lainages. 



La légende "in the middle of nowhere" pourrait sûrement s'appliquer à beaucoup de mes photos.


Une fois déposés, nous fîmes du stop pour arriver à Flokalundur, « village » disposant d’un hôtel et deson camping. Hôtel hors de prix d’ailleurs. Comptez 1.500 ISK pour un petit-déjeuner et 500 ISK pour profiter de la Wi-Fi pendant une misérable heure…  Le camping était lui aussi très cher pour ce qu’il ne possédait c’est-à-dire rien du tout à part une douche, des toilettes… le minimum pour survivre quoi.


Tragique constatation : Les Westfjörds semblent être envahis par les moucherons. Depuis le début du voyage, nous n’avons pas été embêtés par ces petites choses, mais dès notre arrivée dans ce nouveau territoire, nous passons notre temps à tenter de chasser ces maudites bêtes. Berk, je préférais les Sternes…
Des moutons, partout. J’ai enfin compris à quoi servait les pontons faits de barrières en métal situés souvent aux sorties de la ville ! A délimiter une zone de passage aux moutons ! En effet, ces stupides et mignons petits animaux ne peuvent pas passer ces pontons sans risquer une mort certaine (j’exagère sûrement un petit peu. Mais ils ne peuvent réellement pas passer par ces endroits). Rien qu’en voyant à quel point ces fichus pontons nous ralentissent, pauvres piétons que nous sommes…

100% Laine. 100% bêeeetes !

Le lendemain matin, direction Latrabjarg ! La falaise des macareux ! Notre premier stop nous emmena à nouveau vers  Brjamslaekur. On a pris le temps de prendre un café dans la petite maisonnette de la vielle dame tricoteuse  avant de rencontrer deux Islandais partant eux aussi vers Latrabjarg. L’un deux était professeur à Haskoli Islands, ma future fac ! Professeur de Bio enseignant dans le département des sciences naturelles, là où je vais aussi. Peut-être le reverrai-je ? Première traversée des Westfjords. Vide, Hauteur, Désert, Grandeur sont les mots qui me viennent à l’esprit pour décrire ces routes aussi impressionnantes que désertiques.  En effet, on peut voir sur une carte que les routes des Fjörds de l’Ouest contournent sans cesse les Fjörds.  Du coup, la route ne fait que monter sur une montagne, la traverser et en redescendre. En haut de la montagne, une vue spectaculaire : Le gigantesque ravin d’un côté avec vue sur l’océan et la montagne suivante, les monts enneigés de l’autre, et le désert devant. On ne peut pas s’empêcher de penser aux routes désertiques des Etats-Unis en parcourant celles-ci.  Imaginez également la peur potentielle en se faisant conduire par un Islandais sur ce genre de route de graviers qui ne possèdent que très rarement des barrières protégeant du vide…

Les deux Islandais nous ont déposés un peu en plein milieu de nulle part. Entre Patreksfjördur et la route pour aller à Latrabjarg. 

IN THE MIDDLE OF NOWHERE ! Et là, c'était pour de vrai. En plus, il faisait super chaud ! (Genre 15°C !)


Peu de temps après, nous étions repris par un couple de Suisses (côté Allemand).
Latrabjarg : Quel étrange endroit ! Il faisait très beau, mais les terres sulfureuses non-loin de la falaise dégagent en permanence une opaque brume. Cela mêlé au silence des macareux ainsi que celui des visiteurs se taisant pour ne pas les effrayer donnait une ambiance très spéciale. Un silence très paisible et mystérieux.  Les macareux moines, de la famille de pingouins vivent dans des terriers cachés sur les falaises. Très calme et peu craintifs, ils se laissaient approcher de tout près ! J’ai été plutôt surpris par leur taille. Les photos de guides ou celles que l’on peut trouver sur internet ne donnent jamais vraiment d’échelle sur laquelle se baser pour estimer leur taille. En  réalité, ils sont vraiment très petits !

Je crois que c'est un de mes oiseaux préférés <3
En cadeau (décidemment, j'en fait trop !), une courte vidéo pour voir un Macareux en VRAI !


The awesome life of a puffin from Gabriel Rigby on Vimeo.


Non loin de la falaise des macareux se trouve un petit chemin longeant la falaise. On peut rencontrer une nouvelle « falaise à mouettes », comme à Arnarstapi (où  se trouvent également des guillemots [de Brünnich, de Troïl, Pingouins Torda] et macareux silencieux.).  Latrabjarg est le point le plus à l’ouest de l’Europe ! Au bout du fjord, on peut apercevoir le Snaeffelsnjökull. La balade dure environ 3 heures je suppose ? Nous n’avons pas vraiment vu le temps passer pour aller au bout du petit chemin…

Ce ne sont pas 500 mètres d'altitude qui vont me donner le vertige non non loin de là !

Mon prochain blog sera consacré aux macareux.



Une fois cette promenade terminée, on s’est rapidement mis en quête de trouver une voiture pour nous emmener quelque part.

«- Where are you going ? 
         Anywhere but here. »


Nous voilà embarqués dans la voiture de deux Islandais allant à Talknafjordur pour faire la fête du village. Le chemin fut plutôt long. Toujours cette sensation de grandeur, de désert. On pouvait un peu se croire sur les routes abandonnées des Etats-Unis avec le vieux rock de l’auto-radio.  Deux heures plus tard environ nous nous arrêtâmes à Patreksfjordur acheter de l’alcool. En Islande, l’alcool ne s’achète pas en supermarché ! Il s’achète dans les vinbuð : des magasins tenus par l’état qui vendent uniquement de l’alcool surtaxé. Afin de lutter contre l’alcoolisme qui devenait un véritable fléau sur l’île, l’Etat a décidé de taxer tout breuvage où le taux d’alcool serait supérieur à 5%. C’est ainsi qu’une mauvaise bière coûte ici 3€50. Je ne parlerai même pas du prix d’une bouteille de vodka ! Les vins d’entrée de gamme sont généralement vers 2500 couronnes, ce qui représente environ 15€…

Tálknafjörður : Village de 627 habitants en 2011. Il n’y a pas grand-chose à faire ici. Un camping, une piscine, deux petits commerces aux prix de station essence… On est arrivé à Tálknafjörður  en fin d’après-midi (vers 17h, le mot « fin d’après-midi » a un peu moins de sens en été en Islande… ) . Le camping et la piscine sont étrangement totalement excentré par rapport au village : il fallait marcher 10 / 15 minutes pour arriver au centre du village !

On aperçoit l'immense ville au loin de cet immense chemin.


Si les Islandais allaient dans ce petit village, ce n’était pas pour rien ! C’était aujourd’hui le début des festivités du village ! (Fêter quoi, je crois que eux-mêmes l’ignorent…). Pour fêter ceci, ils font brûler un immense tas de bois sur le bord de la mer, boivent de la bière, offrent de la soupe de poisson à ceux qui en veulent et font griller un agneau le lendemain. Pour attendre la soirée, le village se teinte d’une couleur enfantine : le village est divisé en plusieurs partie : les bleus, les jaunes, les verts et  les violets. Ils doivent honorer leur couleur en décorant leur maison (et eux-mêmes j’ai l’impression) de la meilleure façon qui soit. On pouvait facilement deviner à quelle couleur correspondait chaque partie du village par la couleur des petits drapeaux, ballons accrochés dans les rues, devant les maisons…
Après une brève visite du village, l’heure était celle de la nouveauté ! Nous sommes allés nous baigner dans une de ces célèbres piscines Islandaises, en attendant la fête.

En effet, l’Islande étant un pays volcanique, le sol regorge d’énergie thermique ! Les piscines (toujours –ou presque ?- découvertes) sont donc toutes chauffées. Le grand bassin aux alentours de 30°C je pense, les petits bassins à 39/42°C. Un petit détail supplémentaire diffère de nos piscines Française et vous le remarquerez à coup sûr en allant en Islande ou en vous renseignant un peu sur le pays : Il est obligatoire de se doucher totalement nu avant l’entrée (et la sortie) dans la piscine. J’ai lu dans un autre blog qu’il y avait dans les piscines de Reykjavik des employés postés à l’entrée des douches (communes) pour s'assurer que les gens se lavent bien. N’ayant à l’heure actuelle testé que des piscines de petits villages à personnel réduit, nous n’avons pas eu le droit au « regardeur ».   Mais le panneau était bien clair. Un peu étrange au début, on se demande si c’est pour de vrai ou non, et puis on finit par s’y faire.  Les Islandais n’ont pas vraiment de pudeur dans les douches de leurs piscines je crois. En même temps, c’est une question d’habitude !  

"Classic Icelandic Naked Androgynous Diagram" On Iceland Express blog.


A 21h, la flamme se reflétait sur le bord de l’eau. Jamais je n’ai vu autant d’Islandais réunis en même temps ! La place du feu était entourée par une centaine –sûrement plus – de personnes. L’ambiance était très conviviale. Nous avons revu le couple nous ayant pris en stop quelques heures avant alors que nous mangions notre délicieuse soupe de poisson.  Malgré cette bonne ambiance, nous sommes partis assez tôt nous coucher. On était en effet un peu isolés par rapport à ce grand groupe d’amis. ..


Petite image aux couleurs appocalyptiques. En vrai, c'était plus pittoresque.



Le lendemain, cap sur  Ísafjörður  ! 

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